Prendre appui sur les mots,
30 coups de bâton.
Prendre appui sur la méditation,
30 coups de bâton.
Prendre appui sur le vide,
10 000 coups de bâton.
Le site INDIVIDUUM n'est constitué que de petits jalons éphémères que s'est laissé pour lui-même, à la manière du Petit Poucet, un être tout à fait ordinaire et simple dividu sur son propre cheminement intimement personnel, comme autant d'appuis précaires qu'il a fixé toute sa vie sur la paroi de sa propre montagne mentale pour la gravir, et prétendument devenir un in-dividu afin finalement de pouvoir s'unir à nouveau à son essence originelle d'Individuum.
Ce site ne détient donc aucune vérité ni enseignement à formuler. Ces modestes traces laissées par lui mais surtout par bien d'autres ont été maintenues sur ce site, tant qu'elles le pourront, dans le seul espoir qu'elles puissent être d'une quelconque utilité à tout autre pèlerin sur la Voie jusqu'au moment où il comprendra par lui-même dans sa plénitude qu'il n'y en jamais eu. Qu'il puisse toutefois ne pas s'embourber avec ce qui ne sont finalement ici que des déjections en regard de la Réalité qu'elles sous-tendent s'il ne sait pas qu'il n'y a de Réel que ce qui s'expérimente par soi-même, et que :
"Mieux vaut périr sur sa route que prospérer sur celle d'un autre"
Individuum est un mot latin qui veut dire "ce qui est indivisible".
En grec son équivalent est atomos, l'atome.
Pour le site INDIVIDUUM, Duhkha a pour unique origine la division des (in)dividus, Diabolos (en grec "qui désunit", d'où la création du diable chez les chrétiens), autrement dit l'ignorance de notre essence originelle, la Réalité.
Duhkha est un terme sanskrit sans équivalent en français mais où "duḥ" indique que quelque chose est "mauvais", "incorrect", et où "kha" représente le trou où prenait place le moyeu d’une roue. Duḥkha se rapproche en français de mots comme "souffrance", "insatisfaction", "malaise", "mal-être", mais également "impermanence" en bref tout "ce qui ne tourne pas rond"
Depuis les temps immémoriaux de la Chute, Diabolos génère toute la causalité, sādhāraṇa-karma, de la réalité illusoire.
Un individu accepté par la société moderne est en fait un dividu, un "divisé" et non un individu, un "indivisé". c'est pourquoi un dividu doit mener un processus d'individuation s'il souhaite réunifier sa nature indivisible d'individu au travers d'un cheminement personnel et d'une déprogrammation psychique.
"Sur le chemin de nos vies, Diabolos et Individuum sont fidèles comme des ombres. Le premier, depuis l’aube grecque, renvoie à l’action de désunir, de séparer en instaurant l’amour, la haine ou l’envie. Individuum, de son côté, représentant latin du grec atomos, s’affirme comme ce qu’on ne peut couper, qui est indivisible et revendique une unité distincte.
Pôle nord et pôle sud de notre verticalité, ces deux ancêtres cosmogoniques fondent la matrice énigmatique de notre lignée d’humains. Nos arbres de vie et nos mandats transgénérationnels (Lebovici, 1994a) respectifs portent les fruits et les cicatrices de cette filiation. Les métamorphoses successives qui scandent notre route puisent leur énergie dans la paradoxalité de ce lien d’interdépendance entre séparations et individuations (Mahler et coll., 1975). Notre créativité et notre vulnérabilité s’y enracinent. Entre la nostalgie de la fusion primitive et la promesse d’autonomie de la césure, la continuité de notre soi advient à travers l’histoire de nos distinctions successives. Douleurs archaïques, angoisses de séparation et angoisses de castration ponctuent notre développement et en sculptent un avatar unique : c’est le fil rouge de nos « conflits de séparation » (Pines, 1981), notre vie durant.
Clinicien périnatal, une conviction anime mon exercice : à la maternité, en néonatalogie, Diabolos et Individuum sont dans les yeux – et le soi – de tous les acteurs en présence. Aucun des adultes n’échappe au manège privé de ses propres représentations fondatrices et le nouveau-né, en dialoguant d’emblée électivement avec elles, va se personnifier, à travers une inscription relationnelle propre…"
Rester pour les restes de soi
Rester pour n’être qu’un reste
Paraître être que pour ne rester
Reste atterri sur une souffrance
Douleur d’être ailleurs pour se vivre
Une mort factice avant celle éternelle
Cet éternel de perfection sans un reste
Valhalla oublié d’un paradis qu’est l’ici
Démolir tout réel pour une gloire étatiste
Égarés dans une matrice d’êtres artificiels
Dénués de l’arme contre notre affaissement
Est, individualités individuelles d’individus absents
Partage et don sans les restes d’une existence oubliée
Donner ou donné, mais donnez avant d’être en reste
"Dans la glorification du "travail", dans les infatigables discours sur la "bénédiction du travail", je vois la même arrière pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous :à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, ce qu’on sent aujourd’hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. – Et puis ! épouvante ! Le "travailleur", justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ "individus dangereux" ! Et derrière eux, le danger des dangers – l’individuum !
Etes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu’à produire le plus possible et à s’enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l’addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu’est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c’est que respirer librement ? si vous n’avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ? »